• En aparté

     

    Finalement au bout de presque deux ans passés dans un CRP ce que je constate est totalement en accord avec les propos d'Erving Goffman .

     

    Concernant le handicap Erving Goffman développe la notion de « stigmatisation » dans Stigmates. Les usages
    sociaux du handicap

     

    Selon Erving Goffman, un individu est dit « stigmatisé » lorsqu'il présente un attribut qui le
    disqualifie lors de ses interactions avec autrui. Le stigmate correspond donc à toute
    caractéristique propre à l’individu qui, si elle est connue, le discrédite aux yeux des autres ou
    le fait passer pour une personne de statut moindre. Cet attribut constitue un écart par rapport
    aux attentes normatives des autres à propos de son identité. Chaque individu est plus ou moins
    stigmatisé en fonction des circonstances, mais certains le sont plus que d'autres.

     

    Ce qui est le plus fort dans tout ça, c'est que même entre handicapés la stigmatisation est présente et elle est parfois violente , c'est une forme de bilan que j'effectue aujourd'hui, après deux années passées à Beauvoir .

     

    Goffman distingue les dévalorisations corporelles, morales ou « tribales ».
    - les stigmates corporels : handicaps physiques, troubles de la vision, défauts du visage
    ou du corps (difformité, bec de lièvre, nanisme…)

    - les stigmates « moraux » ou tenant à la personnalité et/ou au passé de l’individu :
    troubles du caractère, séjour passé dans un hôpital psychiatrique, en prison,
    alcoolisme… voire, selon les contextes, discrédit lié au statut par exemple de femme
    divorcée, de chômeur, d’homosexuel…
    - les stigmates « tribaux » qui correspondent à l’origine ethnique, à la nationalité, à la
    religion, et qui peuvent être transmis de génération en génération (exemple des Noirs
    aux Etats-Unis)

     

    Par ailleurs, Goffman nomme contacts mixtes ces interactions à risque entre « normaux » et stigmatisés.
    L’attitude du « normal » à l’égard du « stigmatisé » » est ambivalente dans la mesure où il
    s’efforce de le voir comme un être comme les autres et que dans le même temps il le perçoit
    comme « anormal ». Le « normal », en particulier dans la société américaine étudiée par
    Goffman, évite de regarder la personne handicapée qui remet en cause l’image du « beau corps »
    dominante dans le système de valeur américain, qui renvoie aussi à la peur d’être soi-même
    handicapé, et surtout parce que le « normal » sait que l’interaction sera pénible et
    problématique.

    Malgré tout, le bilan n'est pas si mauvais, puisque la formation m'a permis d'éclairer ma lanterne sur pas mal d'enigmes scientifiques que je me posais . La formation m'a permis de connaitre les techniques de biologie indispensables aux manipulations génétiques . Elle m'a permis d'effectuer beaucoup de manips en chimie et en bactériologie . Je ne suis pas resté dans le savoir théorique unique et j'ai évolué dans le savoir faire . En ce qui concerne les rencontres, ici j'ai connu pas mal de belles personnes et aussi quelques déconvenues au niveau relationnel . Mais peu importe on avance malgré tout .

     

    A part ça n'ayons l'air de rien, soyons désinvoltes et...

     

    En route pour la joie ;-).

     

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